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bel aujourd'hui - Page 2

  • dais : l'aube jusqu'au soir

    lisa G, graphiste

    Faut-il donc que s'achève au point du jour le rêve
    plutôt qu'envisager de n'en sortir jamais ?
    Combien sur le pavé pour un pas sur la grève ?
    Qui compte (me le dire) ?

    Si l'aujourd'hui n'avait plus besoin de relève
    à l'horizon pourrait plus avant s'éloigner
    sur l'océan courbé le lent demain sans trêve
    et l'aube s'attendrir

    Le pire aurait un nom arrimé à l'hier
    qui s'entendait naguère inexorablement
    étirant sa lignée sur l'ombre et la lumière
    de tristes avenirs

    Le vent serait un chant qui se ferait l'écho
    de ces joies murmurées là-bas sur le velours
    que revêt l'océan sur les plis de son dos
    frémissant de soupirs

    Des âmes incarnées riant sous la volière
    imiteront la caille et le fou de Bassan
    pour aller caresser de la plume la mer
    qui ne sait pas vieillir

    Et cette gaie volée de parer l'indigo
    des nuances connues par le plus vif amour
    déshabillant la nuée de son paletot
    sans jamais l'affadir

    De tout ce camaïeu qui redore l'ennui
    le jour aura compris n'être pas le miroir
    mais le cadre élogieux où se distrait la vie
    de l'idée de mourir

    dès l'aube jusqu'au soir

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Lisa G, Des Châteaux en Espagne.

  • l'autre jour

    H. Matisse, la danse

    un jour, mais oui
    il y eut bien autre chose que le jour, dis

    ni lune, ni soleil,
    ni les autres planètes
    pas plus que les étoiles
    pas plus que les comètes
    ne se connaissaient plus
    pour ce qu'ils on été :
    des astres annoncés.

    ni devant, ni derrière,
    ni pi, ni haut, ni bas,
    abscisses éphémères
    et courbes à fond plat
    comptaient leurs hypothèses
    avec la retenue
    qui ne s'imposait déjà plus.

    cet autre jour, alors

    on a vu des mollusques
    coiffer des matadors
    qui voulaient les soumettre

    des gars de la flibuste
    piller des nombres d'or
    sur des tableaux de maître

    des chaos détonaient
    des coups de passe-passe
    pour un feu d'artifices

    et l'on vit décoller
    l'île de Samothrace
    au bras d'Amenophis

    cette autre chose encore :

    l'autre jour se fit jour
    pour la danse nouvelle
    la danse qui n'aurait jamais besoin du ciel

    dansons la capucine

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • pas finir

    c'est là, notédis, mon dit, entre nous soi dit
    tu sais, je ne veux pas finir
    comme ce très cher Paul, au pire
    (chez les figures monstrueuses !)

    que j'aime mieux la vie au chant
    heureuse, heureuse, obstinément
    comme je l'aime soi disant
    éclat riant devant la Gueuse

    dis aux gênes que le tonneau
    déverse de mon sang le flot
    pour en partager le nectar
    avec le sel et le bâtard

    mon autel est un océan
    abîme où sombrent les négoces
    anthropophages et féroces
    sous le trait muet du couchant

    ceci dit, revenons au vide
    et à ce choix qu'il nous propose
    d'aller contempler sa nécrose
    ou de le combler d'impavide

    car j'aime mieux la vie au long
    d'aventureuses obsessions
    signer d'une main l'autre au con
    une rime libidineuse

    alors, c'est dit ? pas vu, pas pris
    parmi ces mille oiseaux en vol
    rester celui qui batifole
    et pépie le bel aujourd'hui ?

    sur ma vie, oui.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK